mardi 13 juin 2017

Une Venus Noire à l'IHECS


TW: misogynoir, racisme et sexisme à l'université

Rappel des faits: il y a deux mois, un ancien professeur de l'ULB a tenu une conférence sur la musique populaire. Afin d'illustrer au mieux son propos, il a décidé de parler du corps et de la vie sexuelle des femmes noires.
Voici l'audio (à écouter à partir de 5 min)

Selon lui, les Rwandaises Tutsi feraient l'amour avec grâce. Tandis que les Hutus et autres bantous auraient moins de classe. Ce prof remet donc au goût du jour les catégories ethniques et coloniales d'Afrique de l'est. Il compare ses anciennes compagnes à des génisses et explique comment "titiller le clitoris des femmes rwandaises".
Il pense que les Rwandaises adorent le sex et que les Femmes Blanches devraient les prendre pour exemple et apprendre à jouir comme les Rwandaises.
Oui... Nous sommes en 2017, dans une université et on parle de cul en cours. Mais pas n'importe lequel. Celui des femmes noires. C'est le seul cul dont on peut se moquer sans avoir peur des répercussions.

Cet anicien prof de l'ULB a tout de suite été lâché par l'ULB. Mais l'IHECS n'est pas une école de com pour rien. L'école de communication n'a pas condamné les propos du professeur retraité. Elle a soigneusement évité de les commenter. Par contre, le prof est soutenu dans une lettre ouverte signée par 100 étudiants. L'école se cache donc derrière ses élèves pour perpétuer ce système sexiste et raciste. Le message est clair et c'est affligeant pour le futur traitement médiatique des sujets politiques.

Cette histoire m'a rappelée celle de Saartije Baartman. Cette Sud-Africaine qui a été violée, exhibée et tuée en Europe au XIXe siècle. Ça s'est certes passé à une autre époque mais c'était dans nos régions. C'est le racisme et le sexisme systémique qui ont permis ça à cette époque. Et c'est la même violence raciste et sexiste qu'est en train de reproduire l'école. On dirait que l'IHECS souhaite aujourd'hui, jouir ses privilèges tout en piétinant les droits des minorités.

Aujourd'hui, média et université s'allient pour humilier les femmes noires de la même façon qu'hier. C'est la Venus Noire qui meurt encore une fois. C'est toutes les Venus Noires qui meurent encore une fois.

#JeNeSuisPasVotreNégresse
Sources :
JT de la RTBF
Article de Paris Match avec des extraits du communiqué de l'IHECS 
Voir aussi le #JeNeSuisPasVotreNégresse sur Twitter et sur Facebook.